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Anchois Saumon….

Pour avoir un peu écumé en sa compagnie quelques restaurants parisiens (mais pas que), pour avoir goûté des mets, aimé des goûts, et bu jusqu’à la lie de bons vins (mais pas que), pour avoir partagé sa table (mais pas que), j’ai dévoré avidement le produit de sa plume : deux ouvrages parus récemment, l’un chez Flammarion “Dans ma bouche”, l’autre publié aux éditions du Chêne “Cuisine d’indulgence pour générations futures”

Dans le premier, l’auteur raconte ses expériences sensuelles et son errance volatile via le prisme de son épiglotte. Mon dieu tout ce qui s’y passe ! Au fil des pages, on se demande si des aliens ne prennent pas la main sur lui, tant son goût pour toute forme de plaisir s’exprime avec une franchise non-feinte.

Et comme François SIMON est un virtuose du mot associé à l’émotion, et qu’il compose des phrases où domine l’allégorie, il n’en est que plus poétique dans ses dénivelés, crédible dans ses prises de positions et terrible dans ses  coupes longitudinales. (Attention à celles et ceux qui pensent avoir atteint le bon côté du manche).

Terreur Des Chefs, il excelle dans une forme de cruauté littéraire, drôle et joyeuse. Mais si son champs d’expertise habituel est la gastronomie, il frétille comme une sardine dans l’olfactif, la mode, le voyage, le sexe, le rock…. C’est la seule personne capable de parler d’éjaculation faciale avec des mots pourtant simples sans que jamais à aucun moment la vulgarité ne l’effleure. François se meut dans une élégance silencieuse et anachronique, le chic au cordeau et l’arc en bannière, attention quand même, s’il vous décoche sa flèche – certaines s’en souviennent mais, allez savoir pourquoi comment, toutes lui pardonnent.

A la fin du livre, on se retrouve ligotée comme un rôti et pour tout vous dire un peu inconfortable avec une pensée brûlante pour toutes ces vestales consentantes, candidates à l’expérience gastronomique, accompagnées sur le bûcher de sa vanité.

Ce livre devrait moins lui faciliter la vie à l’avenir il me semble.

Quoique ? Rien n’est moins sûr, il est si charmant.

Concernant l’autre opus, c’est juste un petit bijou, un beau livre objet avec tout plein de photos, d’illustrations, et d’amour … avec des trucs, des astuces, des bonnes idées, des recettes, des portraits, des anecdotes, certes il y a du vrac, l’auteur nous balade dans ses registres de prédilection, mais chaque page est une surprise. Il nous sert un « Conseil à un ami qui souhaite faire un dîner amoureux » qui est parfait de bon sens, et que tout homme devrait avoir lu avant de se lancer dans l’aventure. (je le conseille particulièrement à mon ami Bernard qui m’a raconté son râteau pris à l’aide de free jazz et de plats compliqués – j’en ris encore ! pardon Bernard)

Surtout celle de la leçon 39 que je vous laisse découvrir une fois que vous aurez eu le bon goût d’aller acheter pour vous, ou pour offrir, cette “Cuisine d’indulgence…”

C’est fou le plaisir qu’on peut se faire pour 35 euros.

 

Happy Quinqua, c'est moi !

3 Comments

  • caroline from Milano

    suis tres tentee! mais 2? il va falloir trancher…bahh pourquoi pas!
    enfin plus que de le lire, un diner en sa compagnie….
    Bon lundi a vous!

  • M.

    Ah oui c’est tout à fait possible, il en est capable, je transmettrai, mais tout de même Milan n’est pas à côté.
    Sinon s’il ne faut en choisir qu’un, ma reco serait plutôt de se laisser aller à une cuisine d’indulgence… Bon lundi à vous aussi Caroline.

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