Si vous avez retrouvé 130 francs sous le matelas et si vous avez fait la queue pendant 1H30 avant vendredi 17H, vous avez alors de quoi inviter un camarade pour un verre de vin au Flore, cela vous coûtera alors la modique somme équivalente soit 20 euros. Et pour d’autres raisons vous en aurez pour votre argent. “Saint-Emilion ou Haut-Médoc ? vous proposera le serveur. A vrai dire, vous n’en savez rien parce que vous n’êtes pas vraiment capable de faire la différence à l’aveugle entre les deux mais d’un ton assuré vous répondrez au pif (c’est le cas de le dire), allez, va pour le Haut-Médoc. L’heure de l’apéro est le bon moment pour mettre dans votre œil la fonction “panorama”, celle qui vous permettra de voir sans en avoir l’air des gens dont on ne sait pas si on les connait parce que rencontrés dans un dîner en ville ou vus dans le poste. Pourtant rien n’est discret au Flore, mais il est possible de faire semblant, allez dans ces cas là au premier étage. Là ça bosse ! Mais pour un « date » légitime ou un manque d’imagination, allez en salle. Mélangez-vous aux habitués, vous verrez, il y aura toujours un serveur pour venir vous serrez la main. Rien que pour ça, on y revient !
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Lassi
Merci pour ce verre de rouge virtuel. Voici quelques vers, quelques blanches et quelques noires
Etienne Daho « Paris, le Flore » :
« Après-midi, Paris c’est fun, en terrasse, attablé
Regards lourds de sens et connivence pour qui cherche une main
Je n’attends vraiment rien, je viens pour y lire des bouquins
Artaud, Miller puis faut qu’j’aille
Traîner sans raison
De pleurs en frimes, Paris déprime, Saint-Germain s’illumine
Se fondre à la foule, dans la ville aux rencontres faciles
Je n’fais guère attention, les dessins qu’j’ai dans ces cartons
Sont mon unique passion
L’art est ma raison
Si jamais d’aventure, je recherche l’aventure
Café Paris, le Flore, où tu me dis « je t’adore »
Après minuit, Paris c’est fun, attablé, détaché
Regards lourds de sens et connivence pour qui cherche une main
Je n’attends vraiment rien, je viens pour y lire des bouquins
Artaud, Miller puis faut qu’j’aille
Traîner sans raison »