Il a bien fallu cinquante ans pour que la dame de cinquante ans devienne une Quinquado.
Longtemps délaissée par les publicitaires qui leur préféraient toujours « la ménagère de moins de cinquante » la voilà qui attire désormais l’attention.
La cosmétique lui fait les yeux doux, les loisirs lui courent après, les médias la passent au scanner, des photographes la célèbrent, Hollywood ne la boude plus…la sociologie en a même fait une typologie à part avec ce mot de Quinquado issu de la fusion de quinquagénaire et d’adolescent.
Il faut dire que chez la Quinqua d’aujourd’hui, en dehors de sa date de naissance qui demeure toujours la même, pas mal de choses ont changé : son poids, sa vie, sa libido, la relation aux autres en général, à ses enfants en particulier…. Alors elle se raconte (Sophie Davant fait un tabac avec son journal d’une Quinqua) et les entomologistes urbains l’examine en essayant de comprendre le pourquoi et le comment de cette évolution.
Début septembre, le quotidien suisse Le Temps a interrogé Serge Guérin, un sociologue qui observe le phénomène des Quinquados. Après une recherche sur la toile, la journaliste a atterri sur Happyquinqua et il m’a interviewée. La parution de son article (ici) a complètement bousculé les stats de mon Google Analytics avec l’arrivée massive sur ce blog de plus de 10 000 visiteurs en moins de 48H.
Nul doute, le phénomène interpelle. Certains en connaissent, d’autres se reconnaissent.
Avant la dame de cinquante ans se teignait les cheveux, aujourd’hui la Quinquado se teint (aussi) l’entre-jambe (quand elle ne donne pas dans le brésilien semi-intégral).
Avant la dame de cinquante avait un vieux mari, aujourd’hui la Quinquado a un jeune amant.
Avant la dame de cinquante faisait du cinquante, aujourd’hui la Quinquado fait du 36.
Avant la dame de cinquante portait déjà une gaine, aujourd’hui la Quinquado porte encore un string.
Avant la dame de cinquante ne se pesait jamais, aujourd’hui la Quinquado pèse toujours cinquante
Avant la dame de cinquante ans restait fidèle à un mari infidèle, aujourd’hui la Quinquado se barre avec un jeunot si on lui court sur le haricot.
La dame de cinquante ans n’avait aucune idée de la signification du mot « anaphore », mais la Quinquado, elle, depuis Lui Président… en connaît la définition.
13 Comments
nancy
« On met longtemps à devenir jeune » disait Pablo Picasso dans sa barboteuse…euh, sa marinière!
Jarno Randt
Beau trafic en effet, et avec cet afflux de nouveaux lecteurs le risque est que vienne aussi … la pression de ne pas les perdre. Consulter ses statistiques chaque semaine pour voir s’ils sont revenus, trouver absolument un nouveau sujet d’article pour que le blog vive, se demander en écrivant si tous ces inconnus vont aimer, voir après publication s’ils sont venus lire…
Ah le succès ! Quelle galère !
M.
et tout ça gratuitement !
C’est bien vu, je crois que je vais virer l’option statistiques de mes paramètres, (enfin je vais essayer…)
virginie
Bien sûr, j’adhère à 100 %. Et, c’est hyper bien tourné, bravo. Si tu as un peu de traffic en trop, n’hésite pas, je suis prenneuse! 🙂
M.
Et puis la bulle a fait pffff – les 10 000 n’ont fait que passer….
caroline in Paris
Bravo! Va falloir gérer la célébrité maintenant! 😉
M.
Pour vivre Happy (Quinqua) vivons cachées
matchingpoints
Felicitations pour ce succès bien mérité parce que votre blog décrit avec ironie et intelligence un vrai phénomène de société ! Comme Virginie, nous sommes preneuses pour quelques clics en trop, et si jamais vous voulez parlez des séxas pardon sexygénaires, nous sommes là aussi !
M.
Vous avez bien plus de succès les matchinpoints ! vous travaillez plus, c’est normal
Margot
Je n’ai rien à « prendre » mais je m’amuse toujours autant.
Suis sûre que les nouveaux venus vont revenir, mais surtout ne pas essayer de leur plaire … rester la même sera le plus dur.
M.
Oui c’est tout le problème, mes posts passent déjà par la censure du Doux qui me « politiquement corrige »
un peu
mais pas trop.
Françoise
Bien vu et succès bien mérité ! Fraîchement arrivée dans la blogosphère quinqua, je fais quotidiennement le même constat de l’intérêt grandissant pour notre génération qui a bousculé en quelques années les codes de la précédente !
M.
Bienvenu DemiLune, il y a de la place pour toutes !