Les histoires drôles…

UnknownIl y a ceux qui les racontent et ceux qui les écoutent.

A la fin d’un dîner, souvent après le passage d’un ange et d’une bonne bouteille, voilà que se lance celui ou celle (mais souvent celui) qui en a une de bien bonne (d’histoire).

L’histoire drôle, c’est comme les cacahouètes, l’une en appelle une autre et ainsi de suite jusqu’épuisement du stock. Les rires à l’attention du narrateur incitent souvent les autres mâles de l’assemblée à dégainer la leur (d’histoire). Tout ça pour nous, les filles, qui nous régalons de les voir allègrement se tirer la bourre dans leur concours de longueur, et déployer un maximum d’efforts dans le seul but viril de nous amener au rire.

Si l’histoire drôle met toujours une bonne ambiance, je demeure toujours un peu pétrifiée par trois choses.

En un, que ça traîne en longueur – Ceux qui prennent le micro sont sûrs (d’)eux, l’auditoire leur est acquis, ils en profitent.  Dans ces cas-là il est toujours amusant d’observer la compagne du narrateur dont l’attitude est un baromètre de leur relation : l’épouse depuis 20 ans va commencer à débarrasser la table sur l’air de « Celle-là elle dure six minutes j’ai le temps de remplir le lave-vaisselle », la compagne depuis cinq ans qui connaît la blague également, va sourire  gentiment du début à la fin, quant à l’amoureuse récente, toutes dents dehors, elle en rit encore !

Ma frayeur numéro deux est que l’histoire dépasse les bornes. Le dérapage n’est jamais très loin et le fait d’avoir rit à une histoire légèrement trash autorise la suivante à être un cran trash au dessus. Bienvenue dans la gêne, le rire jaune ou la honte. « Qui veut une tisane ? » tente la maîtresse de maison en espérant faire diversion. Trop tard. Qui en connaît une autre ? On recommence avec les belges cette fois, on continue avec les arabes, les juifs, les cul-de-jatte, les homos, les cocus… La gaffe n’est jamais très loin, d’autant que votre voisin de table David Levy qui vit à Bruxelles venait de vous raconter que Jean-Pierre l’avait quitté pour Rachid. Vous ne pouvez vous empêcher de vérifier sous la table s’il a toutes ses jambes.

Enfin le dernier point de terreur est le pire : que je ne comprenne pas la blague.

Mais ça, personne ne le saura puisque dans tous les cas, n’ayez crainte, je rirai de bon coeur au bon moment, avec tous les autres.

 

Post écrit entre deux thrillers : La fille dans le train de Paula Hawkins et Beau Parleur de Jesse Kellerman, les deux pas drôles du tout mais ultra bien montés.

 

Publié par

M.

Happy Quinqua, c'est moi !

12 réflexions au sujet de « Les histoires drôles… »

  1. C’est bien observé !! La meilleure histoire pour être sure de faire rire est d’apprendre par coeur ce post …. Merci M pour ce bon moment

  2. En plein dans le mille une fois de plus, Oeil de lynx a frappe! et m’a fait rigoler.
    Mais il faut rendre a Cesar… Comme mon neveu Lionel qui depuis sa naissance
    fait pisser de rire ma famille (ma Chere Maman disparue inclue et Dieu sait que…) a l’occasion en particulier des enterrements ou une bonne blague ou une de ses remarques en acier trempe nous pliaient en quatre , histoire de remettre la vie en marche…Je suis un peu hors sujet, parce que je parle de quelqu’un de drôle qui sait raconter les histoires. Je voudrais pourtant puisque l’occasion m’est donnée, rendre hommage a toi Lionel et aux autres ( si peu nombreux hélas..) qui nous font « vraiment » rire, je lève mon verre a toi, Happy Quinqua.

  3. La vieille épouse sait bien que son gai luron de mari n’est pas toujours aussi joyeux une fois les invités partis ! Nous aimons bien le dicton provençal : « Gau de carriero, doulour d’oustau » qui correspond à peu près à : « Bon Dieu des rues, Diable de maison ».

    1. Ah oui on en connaît plein des comme ça, qui s’animent en société et s’ennuient en tête-à-tête – elle chance quand on rencontre celui avec on ne s’ennuie jamais (clin d’oeil au Doux qui nous regardent peut-être)

  4. Et pourquoi, il y a ceux qui retiennent super bien les histoires drôles et les autres qui les oublient dès le dernier éclat de rire terminé?

    1. C’est moi ça ! sauf en tête-à-tête (ou à 3 à la rigueur) je suis une vraie brêle à l’oral, incapable de raconter une histoire drôle jusqu’à la fin, juste capable de me vautrer en plaçant la chute au milieu du récit – pffff !

      1. Oui mais très douée pour nous amuser à l’autre bout de la planète! Mes éclats de rire ont fait fuir mes poules dans un grand brouhaha!

  5. Ca fait une eternite que je n’ai pas entendu des blagues de fin, ou meme de debut de diner! Je dois aller dans des diners sinistres….Mais honnetement? Cela ne me manque pas. Finalement, l’humour cynique, caustique, delicat, frais, quid depend de chaque convive, pendant le repas est suffisant…