On ne dit jamais qu’il s’agit de l’extension d’un pays dans un autre, on ne parle pas non plus de colonisation, un mot qui n’appartient qu’au passé et aux livres d’histoires, ni d’invasion, ce serait excessif, non, il est seulement question d’installation, d’investissements, et d’opportunités. Tout comme Mayorque aux allemands, Rockaway beach aux russes, l’avenue Montaigne aux qataris, la Riviera Maya au départ mexicaine, est surtout italienne. A 2 heures de route au sud de Cancun, dans la région de Tulum les italiens ont rendu charmant un bord de mer que la nature avait déjà fait sublime.
(Peut-être que j’exagère, je n’ai pas les chiffres mais chaque fois que je me suis renseignée sur la nationalité du propriétaire d’un hôtel plein de charme, on m’a répondu « italian ».)
Une longue ligne d’hôtelitos new age, eco lodge, friendly compost longent une mer que lèche ou mord (selon le temps) une plage de sable clair et fin. Et pour parfaire la photo clichée rajoutons-y des cocotiers au bras tendu et genou à terre, comme offrant un bouquet de palmes à une future mariée (clin d’œil appuyé à celle qui saura se reconnaître).
La cabane où je me trouve, chapeautée de chaume et de palmes, relève d’un marketing à l’attention d’une population néo bobo post baba (dont je dois faire un peu partie puisque tout ceci m’enchante) sensible aux ingrédients suivants : bois vieilli, parquet patiné, lattes claires et larges, mobilier de récupération, éclairage à la bougie, pots de terre au sol, pots de fer en lampes, jarres de distillerie…. Un charme qui sonne juste et vrai me dis-je, la définition du luxe simple.
Pour des raisons que je vous laisse imaginer la monnaie locale est le dollar.
Planqué dans un coffrage de bois patiné le distributeur de billets de la Posada ne délivre que du billet vert. L équivalence pratiquée simplifie tout calcul : 100 pesos pour 10 dollars. (au lieu de 125 que nous donnerait la banque locale). Le luxe simple a un prix.
Je me souviens de mon précédent voyage dans le Yucatan, c’était en 1985. A l’époque le Mexique était une destination de fauchés, seuls les gringos des Estados Unidas acceptaient de se faire avoir sur les devises mais avec plus d’arrogance que de panache. Les plages étaient désertes, et les italiens n’étaient pas encore là pour nous accueillir avec des jus de carotte/betterave et des organic granolas. Au début du séjour j’avais rencontré un mexicain qui s’appelait Roberto, il était grand, un teint bistre et des yeux un peu bridés. Je me souviens que le jour du départ nous nous sommes promis mille choses, mais je ne l’ai jamais revu. Le lendemain un tremblement de terre dévastait Mexico city.
10 Comments
caroline in Milano
Qui sait si Roberto n’est pas loin quelque part sur une de ces plages!! Bon sejour!!
M.
Roberto doit être aujourd’hui un feliz quinqua, Mais est-ce que nous pourrions nous reconnaître, 30 ans plus tard ?
mike
D’accord pour les meubles luisants, polis par les ans , ca fait partie de notre idée du luxe; moi, j’etais a Tulum en 83, il fallait balayer tous les soirs les scorpions hors de la tente avant de se coucher.
M.
Je me souviens de moustiques gros comme des sauterelles et des cafards un peu partout. Ici pas une bestiole.
muse
Merde, qu’est ce que je fous à Breiz land, c’est une torture…. Serais tu sadique?
M.
Si ça te rassure, j’ai un pull. Mais dis moi Prince biker, tu ne devais pas partir au soleil ?
muse
j’ai tout merdé, y a des moments comme ca, j’avais qu’un brelant d’as j’suis tombé sur plus fort;
M.
Aïe, ce sont les risques ! mais tu as joué, rien que pour ça bravo !
Papesse
moi aussi je suis allee a Tulum deux fois comme toi et j’en ai edite des dizaines de
photos destinées au catalogue du Club Med pour qui mon ex photographe de mari travaillait…pas un chat a l’époque…j’y suis retournée 25 ans plus tard, ce fut un choc..
mais je suis sure que maligne comme tu es (et positive!) tu t’es trouve le parfait estaminet. Enjoy…attention aux coups de soleil!
M.
Hello Papesse, le choc est relatif, thanks god ce n’est pas Cancun, et franchement il n’y a pas trop de monde; Pour les coups de soleil c’est trop tard, ah ma peau de rousse ne m’autorise à rien. et aujourd’hui il fait un peu frais…