Voyages

Pasta Tulum

IMG_5711On ne dit jamais qu’il s’agit de l’extension d’un pays dans un autre, on ne parle pas non plus de colonisation, un mot qui n’appartient qu’au passé et aux livres d’histoires, ni d’invasion, ce serait excessif, non, il est seulement question d’installation, d’investissements, et d’opportunités. Tout comme Mayorque aux allemands, Rockaway beach aux russes, l’avenue Montaigne aux qataris, la Riviera Maya au départ mexicaine, est surtout italienne. A 2 heures de route au sud de Cancun, dans la région de Tulum les italiens ont rendu charmant un bord de mer que la nature avait déjà fait sublime.

(Peut-être que j’exagère, je n’ai pas les chiffres mais chaque fois que je me suis renseignée sur la nationalité du propriétaire d’un hôtel plein de charme, on m’a répondu « italian ».)

Une longue ligne d’hôtelitos new age, eco lodge, friendly compost longent une mer que lèche ou mord (selon le temps) une plage de sable clair et fin. Et pour parfaire la photo clichée rajoutons-y des cocotiers au bras tendu et genou à terre, comme offrant un bouquet de palmes à une future mariée (clin d’œil appuyé à celle qui saura se reconnaître).

La cabane où je me trouve, chapeautée de chaume et de palmes, relève d’un marketing à  l’attention d’une population néo bobo post baba (dont je dois faire un peu partie puisque tout ceci m’enchante) sensible aux ingrédients suivants : bois vieilli, parquet patiné, lattes claires et larges, mobilier de récupération, éclairage à la bougie, pots de terre au sol, pots de fer en lampes, jarres de distillerie….   Un charme qui sonne juste et vrai me dis-je, la définition du luxe simple.

Pour des raisons que je vous laisse imaginer la monnaie locale est le dollar.

Planqué dans un coffrage de bois patiné le distributeur de billets de la Posada ne délivre que du billet vert. L équivalence pratiquée simplifie tout calcul : 100 pesos pour 10 dollars. (au lieu de 125 que nous donnerait la banque locale). Le luxe simple a un prix.

Je me souviens de mon précédent voyage dans le Yucatan, c’était en 1985. A l’époque le Mexique était une destination de fauchés, seuls les gringos des Estados Unidas acceptaient de se faire avoir sur les devises mais avec plus d’arrogance que de panache. Les plages étaient désertes, et les italiens n’étaient pas encore là pour nous accueillir avec des jus de carotte/betterave et des organic granolas. Au début du séjour j’avais rencontré un mexicain qui s’appelait Roberto, il était grand, un teint bistre et des yeux un peu bridés. Je me souviens que le jour du départ nous nous sommes promis mille choses, mais je ne l’ai jamais revu. Le lendemain un tremblement de terre dévastait Mexico city.

Happy Quinqua, c'est moi !

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