Le so posh book du moment : London prisoner

Je vous recommande le livre de Régis Franc : London Prisoner, (édition Fayard) dans lequel l’auteur raconte d’une plume drôle et cruelle son installation à Londres il y a quelques années. Les différences culturelles s’expriment par le biais amusé d’une galerie de portraits où baronne excentrique, homo arty, maçons roumains observent avec flegme les difficultés et les agacements de ce frenchy du midi. Continuer la lecture de Le so posh book du moment : London prisoner

Happy Quinqua à Bruges

C’est une drôle de petite ville bien proprette dont le graphisme angulaire donne au décor général des allures de roman celtique. Chaque plan, chaque perspective nous rappellent les illustrations d’un grand livre pour enfants et nous montrent des toits pointus, des murs en brique et de larges fenêtres qui ont l’air de nous regarder les yeux grands ouverts. Continuer la lecture de Happy Quinqua à Bruges

Dîner plombé 2

Vous avez déjà plombé le précédent dîner avec votre possible non-vote, et pour vous faire pardonner de cette bévue si peu citoyenne, vous faites un retour d’invitation. Vous avez mis les petits plats dans les grands, repassé la nappe brodée, exhumé la cristallerie, sorti l’habituelle bouteille de Clos du Marquis 1988 dont le stock se réduit au fil des festivités, et l’épaule d’agneau attend dans le four ses derniers instants. Vous vous êtes juré d’éviter la conversation sur la politique, ce qui n’est pas évident à 3 jours du second tour, et vous prévoyez de la faire dévier sur “l’immobilier à Paris”, sujet qui non seulement anime les propos mais réconcilie tout le monde. Continuer la lecture de Dîner plombé 2

Les clameurs se sont tues

L’action se passe à Séville, vendredi 27 avril. 3H, 6 toros et 1 oreille. A chaque taureau, le temps change, on passe du soleil à la pluie, de l’ennui à la gloire. David Mora (le matador, pas le comédien) est le genre d’homme qui ne laisse pas indifférent(e) autant à la lecture de sa bio qu’à la vue de sa silhouette quand elle s’élance dans l’arène pour y affronter un toro hypra vénère. On tremble pour lui mais sa confiance est grande et ses “cojones” demeurent prudemment calées dans une coque en demi-bol semi-dure qui donne à son pantalon doré un relief particulier. Après une longue observation de la topologie vestimentaire du toréador, je puis affirmer, non sans m’interroger, non sans rêveries annexes, que ces messieurs portent TOUS leurs parties à gauche. Pourquoi ? parce que du côté du cœur peut-être ? il nous plaît toujours de le penser. Moulé dans son habit de lumière, fierté et dignité en bannière, ce matador incarne la bravoure dans l’adversité, la distinction dans le geste et la précision dans la résolution. Sa façon de toréer n’est jamais défensive et l’envoie même dans une chorégraphie de postures ultra cambrées, totalement arrogantes, qui s’alternent avec une série de passes amples à muleta basse. Tout ça est d’un SEX !!! mammammia. Je me sens comme une américaine obèse devant un spectacle de Chippendales. Sans faire de prosélytisme pour les courses de toros, il n’empêche que tout ceci est d’une beauté, d’une force et d’une ferveur qui siéent merveilleusement à la Maestranza (nom des arènes de Séville). Le public retient son souffle surtout quand après une faene (ensemble de passes) de la mort absolument sublime, le toro, une bête de 476 kilos, envoie en l’air notre danseur  dans un salto vrillé qui le fait pratiquement retomber sur ses pieds. Allez savoir pourquoi à ce moment là, Happy Quinqua était là pour prendre la photo !! Il y a des moments comme ça. La mise à mort est presque parfaite mais la puntilla sera nécessaire pour en finir. Cet homme est un virtuose, le public est déchaîné, chacun sort son mouchoir blanc et l’agite pour signifier l’hommage et le contentement. La présidence accordera 1 oreille à la prestation. Moi, je lui en aurais donné 2. David Mora est mon héros du moment. Qu’on se le dise.