Happy Quinqua est en phase

Dés le début d’une relation, on sait très vite lequel des deux va partir. Madame a lu “The Rules”, de Ellen Fein & Sherrie Schneider, on lui a expliqué qu’elle devait garder son mystère et ne pas coucher le premier soir, Monsieur a lu “L’homme de cour” de Baltazar Gracian, il sait qu’il doit être prudent et ré-inventer la vérité.L’un va prendre le pouvoir et ne le rendra pas. L’autre se retrouvera épinglé sur le mur virtuel de ses lamentations, il y agitera ses papattes en suppliant le ciel que personne ne le voit en si piètre posture ou en tout cas que personne ne s’en souvienne. C’est la vie, et à notre âge, nous avons autant épinglé que nous l’avons été. Pourquoi faut-il que cette petite étincelle qui s’était allumée simultanément, ne s’éteigne comme un pet chez l’un tout en mettant le feu chez l’autre. C’est la magie de la chimie des cœurs et des corps qui n’est pas toujours égalitaire. La difficulté d’une love affair est d’être en phase, d’être impliqué pareillement, d’avoir le même projet. Pas évident ! A Quinqualand, nous n’avons pas de temps à perdre, alors qu’on soit d’un côté ou de l’autre, please, soit on s’en va, soit on quitte. L’expérience ne sert à rien dans ces cas-là à part de savoir avant qu’elle ne sert à rien. Plus l’un des deux s’accroche, plus l’autre s’enfuit dans les limbes de sa lacheté : exaspération à peine retenue, agenda contextuellement surchargé, grippe inopinée, dîners de boulot inévitables… Le process de rupture est enclenché, les signes se multiplient : agacement pour des détails, reproches à peine rentrés, puis ouvertement formulés, injustice et mauvaise foi… Si vous êtes du mauvais côté du manche, ce qui est toujours un peu malchanceux, il faut partir avant la fin. Mais le panache et la dignité ne sont pas des valeurs amies qui viennent spontanément à l’esprit dans ces cas-là. Pour peu que les névroses s’en mêlent….Le pire dans une rupture et le plus fréquent, c’est quand l’un des deux est amoureux mais pas de l’autre, d’un (ou d’une) autre. L’avantage est la radicalité de la situation, à la condition de ne pas laisser perdurer une ambiguïté qui pousse à garder au chaud l’objet délaissé, et qui n’est pas moins douloureuse. ConseiI numéro 1d’HQ qui connaît bien le sujet : trancher dans le vif à l’aide du couteau japonais, il est incisif, précis, irréversible, pas à l’aide du couteau à beurre qui charcle les chairs et en met partout. Faîtes un truc propre. Oubliez le “on reste copain”, ça n’existe pas ça, en tout cas, pas avant minimum 6 mois 1 an (Les chiffres disent qu’il faut compter moitié moins de temps pour s’en remettre que le temps qu’aura duré la relation). Mais alors comment faire dans la forme ? Faire bien car vous allez faire mal, et qu’il n’y a pas d’autres solutions. Moi je suis pour “on prend un café” (c’est court, ça fait le boulot) et pour l’élégance (mots choisis, compliments, presque déclaration). Je suis contre le dîner (risque de prendre les Linguinis alla vongole sur la tête), tout comme le silence radio définitif (pour arrêter une histoire il faut le dire, même si les lâches, les gougnafiers et les liaisons de moins de 15 jours s’en passent). Personnellement la rupture qui m’a le plus déstabilisée est celle d’un homme qui m’a offert un brillant de la place Vendôme avec ce mot “Merci pour les 3 ans que nous avons passés ensemble”. La classe non ? Mais parfois l’amour ne dure même pas 3 ans. Mais alors c’est comment une rupture réussie me direz-vous ? Oui je sais… c’est quand c’est c’est toi qui te casses. (Darling, tout ceci est très théorique, nous en parlerons ce soir au calme, eh ! tu m’avais promis de ne pas traîner sur mon blog !!!)

9 thoughts on “Happy Quinqua est en phase

  1. Mes ruptures ont été souvent réussies : je quitte avant qu’on ne me quitte. Par contre j’ai connu un homme avec lequel j’ai laissé « mourir » la relation car lui voulait du stand-by (sous-entendu moi dispo quand lui pouvoir/vouloir) et ça non pas admissible pour moi : ou on veut et on fait le maximum pour pouvoir ou on arrête. Cet adorable macho n’a jamais été du genre à admettre qu’on puisse lui dire « stop » et à écouter les arguments. Je me suis lassée de la situation.

    • Mais quelle femme avisée vous faites ! Bravo, c’est courageux de partir avant, moi la dernière fois, je suis partie après : manque de courage ou de remplaçant ? L’important est d’être lucide et ne jamais oublier que quel que soit notre âge, nous sommes des princesses et comme disent les anglais we deserve the best !

      • Avisée ? Je ne sais pas trop. Mais plutôt partir avant de souffrir, faire souffrir l’autre avant qu’il ne nous fasse souffrir.
        Partir après est-il un manque de courage ou le vain espoir que les choses puissent s’arranger ?

  2. J ‘ai beaucoup aimé ta chronique. J’ai beaucoup ri et, biensûr, pensé aussi aux couteaux japonais ou couteau à beurre dans ma vie. J’en ai eu des deux..Mais il est vrai que, à un certain âge, et la testostérone aidant, j’avais plutôt tendance à trancher avec le couteau à beurre …. C’est vrai aussi que nous, les hommes, sommes plus lâches ou plutôt plus paresseux au moment de prendre la décision de couper ou pas couper. Mais la majorité des fois je coupais quand il n’y avait pas d’étincelle, laissant, néanmoins, toujours une petite porte ouverte au cas où le manque de testostérone me le demandait .. Donc beaucoup de samourai, mais surtout du couteau à beurre dans ma vie. Par simples égoïsme.. Bisous HQ! Tu me manques.

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