• Bien-être,  Évasion

    En campagne

    Au début de l’année 2021, dans l’élan collectif d’un désir revendiqué, nous avons fait comme des centaines d’urbains.  Nous sommes mis au vert.  Paris ne nous offrait plus ce que nous étions venus chercher, et en quelques clics nous avons rendu notre appartement de bobo et trouvé à la location une maisonnette nichée au fond d’un jardin. Adieu la capitale, sa culture, ses restaurants et ses Journées Privilèges, remisés au fond des armoires, vestes chics et souliers à talons … La pandémie allait imposer à nos vies des choses qui nous auraient inspiré peu de temps auparavant mépris, indifférence ou haut-le-coeur selon les circonstances.  Désormais, de nouveaux mots apparaissent dans…

  • Apparence,  Art

    Pépites et promenade

    Le confinement a réveillé mon goût pour les promenades dans les cimetières.  Je me sens bien dans le silence qu’inspirent les existences passées, comme une ode à  l’émotion, au recueillement et à la mémoire. Je marche lentement dans les allées d’où s’exhale la puissance olfactive d’un humus froid et floral. Je dis bonjour Monsieur, bonjour Madame, je suis Mylène, je vous prie de bien vouloir m’excuser pour cette intrusion sur votre toit. Et en même temps, c’est dans les deux sens, mon divertissement est peut-être aussi un peu le vôtre, vous ne devez pas avoir tant de visites que ça en ce moment. Pendant que je salue in petto les…

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    Tenue de soirée confinée

    Ça s’appelle : Toutes les poitrines Si on m’avait posé la question : quel nom donner à un site marchand agrégateur de marques de lingerie vers lequel toutes les femmes auraient envie d’aller, la publicitaire qui sommeille en moi n’aurait pas pensé à « Toutes les Poitrines » en premier lieu.  Dans le temps, j’aurais lancé deux trois alternatives de noms, et dans la foulée quelques pistes créatives, dont un storytelling, un plan de com, un shooting au Cap … le tout aurait été accompagné d’un devis astronomique qui aurait allègrement financé ma liste de Noël (des écouteurs Devialet, une caisse de Chante Cocotte ….) et celle de mes proches (excepté celle…

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    L’agence

    Il y a 30 ans presque jour pour jour je montais ma boîte. Une agence de publicité qui s’appelait QUALIPIGE, ce qui faisait parfois sourire ceux qui comprenaient le jeu de mot. Qualipige proposait aux marques la réalisation de campagnes en publi-reportages dans les magazines, une technique de communication d’une autre époque (aujourd’hui on dirait du « brand content »). Au début je sous-louais un coin de bureau dans un loft près de la Bastille, puis très vite nous avons eu de gros clients et de grands bureaux dans une petite maison toute en couleurs qui s’étalait à la verticale sur six niveaux.  Au rez-de-chaussée était l’accueil, avec derrière ce qu’on appelait…

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    Poème à Maurice

    Île est du féminin, mais comme il est sans eux  Il est du masculin dès lors que je le veux.  On dit île Maurice mais c’est elle qui séduit,  Tout au long du jour, tout au bout de la nuit Elle est cette belle île posée dans un écrin,  Caillou diamant perdu dans l’océan indien.  Les couleurs de Maurice irisées le matin Frémissent, vibrent, et nous vont bien au teint.  Même les rares tons gris des capricieux nuages  Appellent la flamboyance des couleurs du rivage. Mais c’est le sable clair des fonds où l’on a pied  Qui donne à notre voûte la cambrure qui sied. Et de marcher au bord…

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    POST VOEUX

    Parce que se souhaiter d’heureuses choses peut se faire le 1 ier janvier mais pas seulement. Parce qu’à un moment de l’année faire un bilan est toujours une bonne idée. Ainsi, 2018 a été une année riche : sortie de mon livre, en France, au Royaume Uni, en Australie, merveilleuses promotions (Salons de livres, Nocturnes littéraires), des interviews, des voyages, des rencontres … En comparaison, 2019 me laisse un sentiment mitigé fait d’attentes, de doutes et de réparations. J’ai peu produit, peu voyagé, presque rien écrit et affronté trop de migraines. En positif cependant, des lectures, des rêves et quelques formations. J’ai suivi des cours de langues, participé à un…

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    SEMPRE LIBRE

    Je suis née un 7 novembre, comme Albert Camus et David Guetta, une date un peu sinistre, peu festive, qui a parfois eu l’inconvénient de me faire passer quelques week-ends à deux sous la pluie dans une capitale européenne. Si j’avais été née un 7 mai par exemple mes cadeaux « week-end » auraient été plus ensoleillés et par le jeu des ponts cumulés m’aurait peut-être envoyée vers des destinations plus lointaines.  En général, pour mon Bday, j’interdis toute forme de surprise. J’ai la certitude que les amis qui sortent de derrière le canapé une coupe à la main pourraient arrêter net les battements de mon coeur. J’ai l’émotion violente et la…

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    Se rappeler d’où on vient

    Des 26 élèves présents sur la photo de classe, 3 étaient partis comme on le dit pudiquement, 4 n’avaient pas pu se libérer (ou n’avait pas voulu affronter le passé) 3 étaient les frères ou soeurs, et 16 étaient au rendez-vous. Sur le coup de 12H30 tel un crabe méfiant arriva Francine Ferrer,  Celle qui avait été notre institutrice du CE1 à l’école communale de Collioure en 1967 avait gardé intact ce regard qui nous terrifiait mais que le grand âge avaient habillé désormais d’un voile vitreux. Du haut de ses 97 ans (et autant en centimètres) Madame Ferrer, comme on l’appelait, avait pour elle le grand nombre d’années qui…

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    La vérité

    J’ai démarré le blog il y a quelques années parce que j’avais envie (ou besoin) de raconter les bouleversements de cette période de la vie qui n’en était pas moins intense. Mes enfants devenus grands étaient sur le départ, je venais de céder les commandes de mon agence de publicité et je ne rencontrais que des hommes avec lesquels je n’avais rien à faire. Soudain célibataire, sans enfant et sans travail, ma vie, à 50 ans, s’est vidée d’un coup, presque du jour au lendemain.  Alors j’ai écrit. J’ai écrit pour partager mes observations, raconter mes expériences, et pour, décrire le recommencement de ce qui est pour beaucoup un nouveau…

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    Est ce qu’on ne pourrait pas être un tout petit peu moins bien ?

    Devant ma page blanche le regard éthéré, le coeur léger, le corps repu, la plume en panne, je me pose la question : de quoi a t-on besoin pour écrire ? Non la réponse attendue n’est pas d’un Bic ou d’un Mac (ni d’un Big Mac). Activons le mode abstraction quelques instants, éteignons le portable (au moins juste après la lecture de ce post) et méditons sur ce qui est propice à secouer ardemment nos neurones insuffisamment sollicités en cette période estivale et mis en sommeil par trop de tranquillité, de siestes ou de rosé. Est-ce que le soleil, le bien-être, ou la beauté des alentours, à savoir des choses…