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Ça fait quoi d’arrêter les réseaux sociaux ?


En début d’année je décidais de freiner ma présence sur les réseaux sociaux jugeant ces invites à la déconcentration comme incompatibles avec l’écriture. 

Depuis je résiste en tenant à distance les deux ogres chronophages que sont Facebook et Instagram. Ce n’est pas chose facile tant la chose était devenue réflexe et si aisément consommable entre deux paragraphes, deux virgules, ou deux coups de fil.

Ce surfing inutile me permettait pourtant de savoir que Riri se tapait la bronzette à Tulum, Fifi la cloche à la Baule et Loulou une bosse de rire à la soirée des anciens.

Le défilé vertical des plats, des selfies de l’amour fier, des pieds vernis sur fond de lagon, des pubs pas toujours pertinentes, des applaudissements à la réussite, toutes ces immodesties qui nous accablent plus qu’elles nous comblent et (avouons-le) nous incitent malgré nous à la comparaison de nos vies.

Pourquoi ne suis-je pas à Megève ou à Lamu comme tout le monde ?

(J’avais lu quelque part qu’un des secrets du bonheur était de ne pas avoir trop d’amis mieux lotis que vous. Pas trop d’amis trop riches, pas trop d’amis trop heureux, pas trop d’amies trop belles. L’idéal est ce doux mélange qui nous situe dans la moyenne afin de ne se sentir ni plus ni moins).

Je confesse malgré tout quelques petites entorses à cette décision. La première en m’égarant encore sur Quizz Planet ou Mots Entre Amis histoire de ferrailler avec quelques adversaires qu’il me plaît de provoquer.

La seconde, en suivant les blogueurs littéraires les plus inspirants dont je guette cependant entre les lignes la sincérité des propos lorsque ceux-ci me paraissent exagérément laudatifs.

Mon sevrage est en demi-contrôle. Saurai-je ne pas dire que « Les Jeunes Femmes de 50 ans » sort en poche le 16 mai et cet automne au Japon ? Non on va garder cette information pour soi.

J’arrête les like, d’en distribuer, d’en recevoir. Je respire, je danse, je lis de bons écrivains, j’écris, j’écris, j’écris, et tel le périnée, j’actionne le muscle de rétractation de mon ego.

Le Doux me dit :

– « Et tu vas le poster où ton texte ? »

– « Ben sur mon blog »

Post écrit en écoutant la musique du film A cure for live, un film d’horreur psychologique que nous avons pourtant regardé jusqu’à la fin en grande partie à cause ou grâce à la musique redoutablement efficace de Benjamin Wallfisch.

Illustration de Ben comme indiquée, parce que comme nous l’apprennent les règles élémentaires de l’addiction, il faudra bien remplacer les like par autre chose (psy, alcool, randonnées, poterie, peinture sur soi(e), yoga du rire…) ou pas.

Happy Quinqua, c'est moi !

4 Comments

  • christinelombardpapesse

    ah! te voila écrivaine a plein temps désormais… Nous avons donc moins le plaisir de lire ton blog.
    Donc, aujourd’hui tu surgis dans mes fatras de email, c’est bien rafraichissant..toujours le fleuret a la main telle une escrimeuse aux jeux olympiques. Madame Voltaire?

  • Amarige

    Bonjour,
    Je suis ravie que votre livre sorte en poche, je ne l’ai pas encore lu, et je vais l’acheter cette fois. Je n’ai jamais été sur Facebook et je m’en réjouis, vu le temps que je passe déjà sur Instagram…En revanche, je trouve plein de pépites sur Instagram (à côté de pubs ou posts dont vous parlez si bien) notamment des auteurs que je découvre (Olivier Norek pour n’en citer qu’un), des bons plans, des idées de cuisine. De ce fait, j’ai des listes longues comme mes deux bras de livres à lire, de films ou de séries à regarder, de recettes à faire. Est-ce bon pour le moral ? En tout cas, ça m’ouvre plein de perspectives…notamment pour la cuisson des légumes ! Mais il faut savoir trier, et ne pas se laisser aller sur le fil Instagram en période de fatique ou de spleen comme un long fil d’images qu’on déroule à l’infini…et qui ne fait qu’accroître la frustration. Je devrais tôt ou tard faire comme vous.
    C’est un régal de vous lire.
    Merci

  • quinquabloc

    Le cercle vicieux … comment tenir un blog sans le viraliser sur les RS … c’est un peu le serpent qui se mord la queue. Car dès lors que l’on blogue, c’est qu’on veut être lu, et que cela fasse mouche !
    Bonnes continuations littéraires, sous quelque forme que ce soit.
    D’une blogueuse à une autre.

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