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Cinq jours à Tanger

IMG_0989Les fantômes de Rothko et de Matisse flottent dans le vent des rues de la kasbah. Un vert par-ci, un vert par-là, du blanc, beaucoup, du rouge, pas trop mais surtout du Bleu. Des bleus puissants, des bleus qui claquent, des bleus qui se la pètent, de ces bleus sublimes et dominants qui prennent l’âme en otage.

Se perdre dans les ruelles colorées, seule, mais avec bonheur, bravant un sens de l’orientation abandonné en cours de route il y a bien longtemps. La faute aux hommes qui prennent toujours un peu le pouvoir sur l’itinéraire ou aux GPS modernes qui nous dispensent de tout effort.

D’une porte entr’ouverte s’élèvent des voyelles râpeuses venues de la gorge à l’attention de ces enfants en pull jacquard qui, chaussés de Crocs tapent dans la balle.

Au-delà des frontières touristiques, des constructions en cours et en pagaille s’étalent partout dans le paysage. Tanger est un grand chantier.

Le plus important est celui du roi saoudien non loin du cap Spartel : une fourmilière de quatre mille hommes poussés au travail sept jours sur sept par un milliard de dollars (ou d’euros, peu importe). Tout doit être terminé pour la prise de ses quartiers d’été le 3 juillet. Tout le sera.

Tanger, paradis des peuples interlopes rassemblent depuis toujours les écrivains voyageurs et plus que jamais les financiers entrepreneurs de tous pays.

L’art et l’argent, toujours un peu cousins, toujours assez copains s’exposent ou s’étalent, c’est selon.
Un peu de vent, de soleil, et de drogue, une main d’oeuvre estimée à moins de 10 euros par jour, peu ou pas d’impôt, une zone franche dynamique – tout est propice pour attirer les capitaux les plus capiteux, et pas seulement. La dynamique économique et politique aura tout le temps pour appliquer ses filtres par la suite. En attendant les industries prolifèrent librement.

Pour l’écriture, le repos et la découverte des lieux, nous avions prévu Le Doux and I, de passer six jours au Dar Nour, charmant riad de la casbah tenu par Philippe et JO, que nous avons beaucoup aimés. Nous y avons fait des rencontres très intéressantes (mais n’avons pas écrit une seule ligne).

Le deuxième jour, nous avons reçu par texto une invitation à dîner qui se terminait par « … et il y aura aussi François et Julie. »

C’était hier soir,
et en effet, ils y étaient !

(Le Doux, très fort pour les jeux de mots, me propose comme titre de ce post « La république en Tanger », drôle mais risqué, dommage de ne plus être invités à cause d’un titre)

Post écrit en écoutant le dernier Benjamin Biolay – Palermo Hollywood – Impur régal !

Happy Quinqua, c'est moi !

3 Comments

  • matchingpoints

    Une très belle photo pour accompagner votre post !
    Une destination qui nous séduirait bien. Mais voir le travail des esclaves pour les nouveaux pharaons nous énerverait aussi. Le dîner aussi nous plairait pour figurer parmi quelques heureux élus. Sauf que, VOIR François et sa copine se balader pendant que la France est en pleine manif ça fout un peu les boules…
    PS Nous sommes un blog apolitique

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