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Est ce qu’on ne pourrait pas être un tout petit peu moins bien ?

Devant ma page blanche le regard éthéré, le coeur léger, le corps repu, la plume en panne, je me pose la question : de quoi a t-on besoin pour écrire ?

Non la réponse attendue n’est pas d’un Bic ou d’un Mac (ni d’un Big Mac). Activons le mode abstraction quelques instants, éteignons le portable (au moins juste après la lecture de ce post) et méditons sur ce qui est propice à secouer ardemment nos neurones insuffisamment sollicités en cette période estivale et mis en sommeil par trop de tranquillité, de siestes ou de rosé.

Est-ce que le soleil, le bien-être, ou la beauté des alentours, à savoir des choses que nous recherchons, sont plus inspirantes que l’hiver, l’angoisse, la rupture ou le burn-out ?

En d’autres termes, le lisse ou la liesse n’annihileraient-il pas tout sens commun, créatif, critique, ou disruptif ? 

Surtout que le « je suis bien » n’est pas intéressant du tout, ni pour celui qui l’écrit encore moins pour celui qui le lit. Le bonheur d’autrui est d’un tel ennui ! On se contente de le liker on en pense pas moins. (la petite phrase qui te déleste de 200 followers d’un coup !)

Non ce que je veux dire c’est qu’on est jamais aussi bon que dans la tension, la mise en danger, l’hiver, fauchée, seule et sous la pluie; et en même temps c’est tout ce qu’on cherche à éviter.

Bref tout ça pour vous dire que j’ai un problème : à l‘heure qu’il est, c’est affreux, mais tout va bien. Il fait beau, c’est l’été avec ses trop bonnes conditions et son arythmie insolente. Je me sens au ralenti et n’allume mon portable qu’une fois par jour. 

Pourtant « écrire » est une aventure passionnante. Même si des mauvaises langues disent que c’est une activité qui s’empare des femmes, des héritiers, des retraités, des oisifs, des politiques, des mal-aimé(e)s et de ceux (mais qui ne représentent pas la majorité du genre) qui naissent avec une vocation scellée au corps et au coeur. Ceux-là n’ont pas d’autres options que de se poser devant leur ordi 5H par jour. 

Les premiers (dont je fais partie) courent après leurs moments de grâce où soudain la certitude de faire ce qui se doit est comme une évidence, une catharsis, une épiphanie. Pas un opportunisme.

Alors, faut-il retrouver l’intranquillité qui ramène à la passion des mots, à l’exaltation des idées, au plaisir de la formule ? 

En attendant de reprendre avec vaillance et inspiration mon deuxième opus qui raconte l’itinéraire d’une adolescente rebelle et surdouée qui balade son monde en général et sa mère en particulier, je vous souhaite d’excellentes vacances studieuses.

Post écrit en écoutant (là, c’est le Doux qui est aux commandes) Flaming Lips (King’s mouth) une sorte de Rock progressif qui nous rappelle parfois le Genesis de la grande époque.

L’image qui illustre ce post est une oeuvre de Bernard Frize, vue au Centre Pompidou en mai dernier, un peu d’art pour changer des images de soleil et de mer.

Le titre est un clin d’oeil à Voutch où dans son album « Ouragan sur le couple » on voit un couple face à un paysage somptueux, un verre à la main l’un dit à l’autre « est ce qu’on ne pourrait pas être un tout petit mieux »

Happy Quinqua, c'est moi !

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