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La paresse est-elle tendance ?

Il y a de moins en moins de travail en entreprise pour les jeunes, alors pour les quinquas n’en parlons pas. A 50 ans c’est compliqué, mais après 55 ans c’est impossible.

Réinventer une nouvelle vie professionnelle à l’heure du jeunisme et de l’ubérisation, accrochez-vous les filles ! Donc pour actionner tout en douceur le virage en épingle d’un changement de vie probable je vous propose d’investir au plus vite dans un genre millénaire devenu très tendance : la paresse.

Parfois théorisée, rarement justifiée, souvent conspuée, la paresse n’est pas la honte qu’on lui assigne, elle est juste un défaut mineur, une fronde à la frénésie, presque un art de vivre.

Le manifesto du jour exhorte à exempter les apprenties paresseuses de toute forme de culpabilisation. Surtout si la paresse s’exerce discrètement sans rien demander à personne, et encore plus s’il ne s’agit que d’une période transitoire, ce qui est souvent le cas.

Avec ses deux petites soeurs : la lenteur, et la décroissance, la Paresse, majusculée, capitalisée, devient alors un art de vivre savoureux qui apporte la plupart du temps équilibre et bien-être à ceux qui la pratiquent régulièrement.

Hautement recommandée pour le coeur et l’esprit, elle anéantit le stress, offre une bonne respiration et permet d’accorder un temps de plus grande qualité pour soi et pour les autres.
En paressant on ne fait pas rien, on pense, on médite, on philosophe, on mondanise aussi, ce qui devient alors une activité temps plein.

Relisons Epicure, Thoreau, Emerson, Lafargue… L’heure est au retour vers soi et au besoin de peu. On change de braquet en accueillant avec bonheur ce changement de rythme, et pour faire durer le plaisir on s’affranchit avec élégance de la nécessité sociale du travail.

Je sais, il n’est pas facile d’affronter avec décontraction la question « C’est à dire tu fais rien ? » d’une société qui étiquette trop vite que tu es ce que tu fais. Je vous fais confiance pour trouver des alternatives plus sexy (art dealer, consultante, coach, designer de schoubs à pois et strass … ) que la vérité vraie (retraitées, chômeurs, demi-mondaines, divorce fructueux)

Tout en ralentissant le tempo de cette nouvelle vie je veille à ce que ma tête et son contenu restent au taquet, et qu’à l’affût, tapie en embuscade, au premier froissement de branche, je pointe, tire et atteigne … comme avant.
Et peut-être même
Encore mieux qu’avant !

-« Ma chérie, allonge toi, ça va passer » me dit Le Doux mi-inquiet mi-attendri.
-« On va arrêter l’abonnement à Philosophie Magazine et les conférences de Charles Pépin pendant quelque temps, d’accord »

-« QUOI ? Arrêter Charles Pépin !! Ah non mon Doux, ça, ça va pas être possible »

 

L’oeuvre présentée en haut de page est celle d’une future grande artiste, ma Danette, alors âgée de 4 ans.

Post écrit en écoutant Sasha, View 2 de l’album scene delete

Happy Quinqua, c'est moi !

7 Comments

    • M.

      Ah non pas seulement, pour celles aussi qui n’ont pas le choix et que j’encourage au lâcher prise, l’élégance, elle, comme tu le sais n’a rien à voir avec les moyens.

  • papesse

    j’ai beaucoup d’admiration pour ton oeil de lynx, tout azimuts…Et je déteste te corriger.
    Je crois qu’il y a pourtant un tout petit contre sens dans ce dont tu parles.
    Il ne s’agit pas de paresse, il s’agit de faire avec la soudaine disparition d’une activité journalière qui n’existe plus.J’ai rencontre mon amie Cecile hier , elle s’est fait mettre a la porte de sa banque après 24 ans de bons et loyaux services. C’est une Quinqua. comme elle a bosse toute sa vie, elle s’est immédiatement inscrite a un cours de poterie de 1h a 5h…Tous les jours…Et maintenant, elle contemple de devenir céramiste!!!! oui, les changements brutaux nous montrent les vraies valeurs de la vie…Le loisir fait réfléchir.
    Et avec le loisir un peu de paresse par la dessus…le péché capital que j’apprécie le plus avec la luxure évidemment…au plaisir de te lire ma chère M….

  • Atalante

    Votre post m’a plu et fait rire mais je me dois de réagir:
    En effet, je suis presque quinqua et j’ai fait un choix de reconversion professionnelle: coach et formatrice, après 25 ans de salaria.
    En comparaison, je peux vous assurer que mon métier est loin d’être une excuse sexy à la paresse! car développer son activité (qui plus est auprès des entreprises) tout en leur expliquant ce qu’est un coach professionnel (et non pas ce qu’ils peuvent entendre et voir à la télé) et quels bénéfices ils pourront en tirer n’est pas une mince affaire!! et cela demande beaucoup d’énergie et de coups de pied aux fesses certains matins pour ne pas baisser les bras et  » glandouiller » ou pour être moins triviale: procrastiner! Car travailler en indépendant demande beaucoup de courage et le métier de coach (j’entends ceux qui ont eu le courage de faire une vraie formation, plus d’un an, associée à une thérapie et qui continu à se former, supervision entre autre,) est loin d’être une sinécure.
    Merci pour vos post et votre jolie plume ;
    Très belle journée à vous

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