Le week-end dernier avait vu se rassembler au salon du livre de Chamalières de nombreux auteurs et suffisamment de visiteurs pour que les dédicaces se multiplient dans la bonne humeur. Les auvergnats ont la réputation de savoir compter, je confirme qu’ils savent aussi lire.
Ces salons du livre sont le lieu de merveilleuses rencontres, de gens de talent, attachants. Rien que pour être à nouveau invitée dans les salons, ça vaut le coup de ré-écrire un nouveau livre. On a les moteurs qu’on peut.
Lundi, interview avec un magazine anglais en vue de la sortie prochaine du livre en Angleterre sous le titre de « Why French Women Feel Young At 50 ». Trois heures d’échange (en anglais) sur les vertus du bien vieillir avec élégance à la française. La journaliste m’apprend que les anglaises n’ont pas de dermato attitré et n’y vont pas autant que nous. Elle s’étranglerais si je lui disais combien de fois par j’y vais par an. A ce propos…
Mardi : Une migraine XXL me réveille à cinq heures du matin en fanfare créant le chaos dans la zone occipitale qui héberge mes synapses, ma raison et mon calme. J’ai rendez-vous à la clinique pour une petite intervention au coin de la narine. Rien de très grave sauf qu’il s’agit de mon nez avec lequel je vis en bonne intelligence depuis que je suis née (hi hi). Mon nez est un cadeau de naissance offert par ma mère, j’y tiens. J’arrive en larme, je stresse, je défaille et on refuse de m’opérer dans un tel état. Mon inconscient a gagné. Une copine arrive, ramasse les morceaux et me ramène chez moi. La bonne nouvelle : la migraine cesse immédiatement, la mauvaise : Je vais devoir y revenir.
Mercredi : ça y est je tiens mon sujet. Je prends des notes, j’écris. Je couche dans le silence (si je puis dire) des mots, des phrases, des idées, des anecdotes, des formules…. J’ai même le titre, sauf qu’Internet m’apprend qu’il est déjà pris.
Jeudi : Mon père a 90 ans aujourd’hui, la famille se réunit ce week-end dans le sud de la France. Il manque ma mère qui est en maison de retraite, ma fille qui vit à New York et Le Doux qui fait son cinéma.
Les réunions de famille sont toujours joyeuses et bruyantes. On se moque beaucoup les uns des autres, c’est plus fort que nous.
A la fin du repas, mon frère fera tinter la cuillère contre son verre et demandera le silence.
Sa fille (qui a quand même appelé son fils Victor), dira alors, excédée :
« Non papa, non, s’il te plaît »
Et moi, plus fort que les autres : « OUI, OUI allez, envoie La Légende des siècles »
Le silence enfin obtenu, mon frère se lèvera, et dans une voix de circonstance, avec un ton un peu théâtral fleuri par son accent du sud, commencera : « Le siècle avait deux ans… »
Post écrit en écoutant Mylène Farmer : Désanchantée
Photo de mes premiers 45 tours retrouvés dans un tiroir…
