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Qu’est ce qui est acceptable aujourd’hui, et qui ne l’était pas hier ?

IMG_1994… (et visse vers ça)

Nous sommes plus cool non ?
J’ai l’impression que la combinaison des sentiments et du temps nous font passer outre bien plus de choses que nous ne l’aurions accepté dans nos années vingt. Nous c’est les quinquas en deuxième ou troisième séquence de vie (pro et pri).

Est-ce une forme de douceur retrouvée qui nous fait mettre de l‘eau dans notre Saint-Julien dans notre rapport au couple, ou la sagesse qui nous vient avec l’âge (dans les deux cas, sacrilège) ? En tout cas, pour ma part, ce qui m’agaçait hier, je ne suis pas loin de le trouver touchant aujourd’hui : bruits nasaux, tuyauterie en délicatesse, anecdotes répétées …

Je me souviens ne pas avoir éprouvé beaucoup de bienveillance pour l’intimité « intime » et me suis toujours sentie désarmée face à un homme qui ne tenait pas ses distances dans une salle de bain. Moi qui me cache pour me laver les dents et qui prétends n’être qu’un pur esprit pour les régulations de l’organisme, me voilà devenue différente, en tout cas indifférente à ces choses désormais sans importance.
Le Doux, lui, aide à cette indulgence extrême, c’est un homme facile (à vivre, j’entends) et qui a de bonnes manières, même nasales. Et s’il raconte parfois la même histoire (Attention, pas aux mêmes et différemment à chaque fois), c’est qu’elle est drôle. Avant j’aurais levé les yeux au ciel, aujourd’hui je ris de bon coeur à la chute.

Il y aurait bien plus à raconter sur les choses que nous avons tolérées à l’époque quand nous étions (plus) jeune et que nous ne serions plus du tout en mesure d’accepter aujourd’hui : le reproche l’air de rien «t’as grossi », les détails sur l’ex « Elle au moins… »,
Mais c’est un autre sujet, un autre post.

Tiens, il me vient un souvenir qui était très enfoui bien au fond de ma mémoire et qui ressort à la faveur de l’écriture de ce billet.

Dans les années 80, les garçons avaient les cheveux mi-longs et s’arrangeaient pour laisser traîner sur l’oeil une grande mèche. Si un homme n’avait rien sur le caillou, c’est qu’il était chauve, et s’il avait les cheveux très courts, c’est qu’il était trop classique, dans les deux cas on n’en voulait pas.

J’avais un petit copain qui était parti au service militaire. mon amour pour lui s’était dissipé instantanément lors d’une permission, juste en le revoyant. Une situation que les moins de 40 ans ne peuvent avoir connue. Avec son crâne rasé il ne me plaisait plus du tout, mais alors plus du tout. Ces situations-là peuvent amener à la cruauté et j’avoue y avoir eu recours ce jour-là où il a débarqué avec son sourire devenu soudain idiot et sa tête devenue soudain lisse. Je ne suis pas très fière de cette éviction sans préavis, mais que voulez-vous, c’était il y a longtemps. On venait de lire Belle du Seigneur, un roman dont la lecture a perturbé des générations de post-ados sur l’idée de l’amour perfectible et son décorum hygiéniste. On ne le dit pas assez, mais Albert Cohen a fait de ces ravages ! (bien sûr il n’y a pas que ça, mais là aussi c’est un autre sujet)

Bref, le sus gars s’est vengé quelques années plus tard dans un autre registre. Il travaillait alors dans la finance et comme je venais de toucher un peu d’argent, je lui ai demandé conseil. Ses propos avaient été suffisamment rassurants pour me faire signer un mandat de gestion. En quelque mois les actifs avaient perdu la moitié de leur valeur. Lorsque je l’ai appelé pour exprimer ma fureur, la secrétaire m’a dit qu’il avait quitté la société. J’ai appris que dans le même temps il avait acheté un château et n’était pas pressé de retravailler.
J’ai eu l’impression de me faire tondre à mon tour.
Quelques années plus tard, un soir je l’ai croisé par hasard dans la rue, il promenait son chien et m’a embrassée comme du bon pain. Il semblait content de me revoir.
Moi moins.
Il m’a fait quelques confidences sur sa vie du moment (ouh la la !) et je n’ai pas eu le coeur de lui rappeler mes économies volatilisées, ni celui, plus ancien, de sa coupe militaire de l’époque.
(Bon c’est du passé n’en parlons plus, mais s’il me lit j’ai deux mots à lui dire : « salaud » et « désolée »)

Le Doux n’a pas un poil sur le caillou,
Et quand il ramène à la maison du shampooing bio au lait d’ânesse pour sa demi-couronne occipitale, je suis bouleversée.

 

La photo estivale en ouverture est la plage de l’anse de Paulilles, depuis le restaurant Sol e moi – Autre option pour déjeuner ou dîner : Le clos de Paulilles.

Post rédigé en écoutant le dernier album de Radiohead A moon shaped Pool : Daydreaming 

Happy Quinqua, c'est moi !

10 Comments

    • M.

      Alors là aucune idée, Le Doux a ses fournisseurs exclusifs,
      Je vais essayer de savoir….
      peut-être une de ces nouvelles échoppes comme il en pousse tous les jours dans notre quartier bobo

  • Margot

    Bien vu! Dans un autre registre, les envies changent aussi.
    Heureusement que je ne vis pas aujourd’hui selon les envies dont j’avais rêvé pour mon âge « mûr » quand j’avais 20 ans !
    Ce ne serait vraiment pas drôle du tout!
    Je manquais d’imagination peut être ?

  • Tellou

    Ahhhh Belle du Seigneur et ses considerations hygienistes…j’y repense chaque fois que je suis avec Cheri dans un endroit un peu exigue, style chambre d’hotel, avec salle de bain bruyante donnant dans ladite chambre…

    • M.

      Tranchons avec des glaçons, dans le champagne, j’ai appris que ça s’appelait une piscine, ce n’est pas si sacrilège, c’est un truc de presque alcoolique qui se contrôle.
      Bon été à vous les MachingPoint

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