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Quinquados : le retour

Il est celui qui se déplace en trottinette électrique le fil dans les oreilles avec du rap dedans. Elle est celle qui pique le jean’s de sa fille et danse jusqu’à pas d’heure. 

Il joue au poker en ligne, elle est tatouée quelque part, ils sont sur Tinder, Insta, snapchat….

On reparle d’eux, ce sont les quinquados, ces grands enfants qui vivent dénués de contraintes et plongent facilement dans la légèreté et l’insouciante propres à la jeunesse. 

La cinquantaine rugissante, la quinquado femme est plutôt célibataire et heureuse de l’être même si la chasse est ouverte. Le vendredi soir après le boulot elle retrouve ses copines pour boire des mojitos et raconter en se marrant les rendez-vous avec des relous dénichés sur les sites de rencontre. Ses enfants n’ont plus besoin de baby-sitter, ce qui tombe bien, elle peut sortir au débotté et dépenser joyeusement l’énergie dont elle déborde.

La cinquantaine triomphante, et après un mariage/enfants/divorce qui a duré trop longtemps, le quinquado homme est un homme qui savoure une liberté retrouvée qu’il entend conserver durablement. Il est parfois celui qui se recase aussi avec une jeunette avec laquelle il se sentira plus jeune, surtout dans la tête et surtout au début. Après ça dépend, l’entomologie urbaine nous montre tant de choses.

Être un quinquado est un moment de la vie. Il n’y a pas si longtemps j’en étais sûrement un bon exemple.

Le sociologue Serge Guérin, qui a théorisé la typologie des quinquados sort un nouvel opus ces jours-ci sur le sujet. Il écrit quincado comme ça, pourquoi pas, (cela ne change pas la sonorité du mot qui manque cruellement de grâce). Je suis en train de lire son livre et nous en parlerons mercredi en direct sur RFI dans l’émission 7 milliards de voisins.

Le thème de l’émission « 50 ans jeune ou vieux ? »

J’y parlerai aussi du mien « Les Jeunes Femmes de 50 ans » (Lattès) sorti il y a exactement un an. Le titre donne une idée de ma réponse : Jeune, assurément. (Même si tout dépend qui pose la question sur l’air de « on est toujours le + jeune ou le + âgé d’un autre »).

En fait, j’ai la conviction que le jour où la quinquado rencontre quelqu’un qu’elle aime et avec qui c’est sérieux, elle va arrêter les meet-up foireux, aura moins l’envie de courir les fêtes, prendra ses distances avec les réseaux sociaux et ira se coucher dans les bras de son amoureux à minuit comme tout le monde. Elle paraîtra toujours dix ans de moins que sa mère au même âge…

… et peut-être dix ans de plus que sa fille dans trente ans.

Post écrit au son des marteaux piqueurs de l’immeuble d’en face qui sera prochainement le plus grand WeWork d’Europe avec ses 14000 m2 de bureaux. La rue va changer. Cool. 

Apte à tout changement, ça c’est être jeune non ?

Happy Quinqua, c'est moi !

9 Comments

  • Matching Points

    Il est désormais trop tard pour nous pour prendre en marche le train des quincados. Il ne faudra pas tarder pour nous renseigner sur les sexados! Avec les années qui passent de plus en plus vite et l’éloignement de la capitale, nous craignons de rater aussi cette future « typologie ».

    • M.

      Ah c’et vrai que je n’en connais pas beaucoup en dehors d’une qui se reconnaitra si elle lit mes commentaires. j’ai un paragraphe sur le veuf dans mon livre, il me semble qu’il peut s’appliquer aussi au féminin.

  • Christelle

    Je suis bien contente de savoir que certaines cinquantenaires vivent joyeusement leur divorce, le départ de leurs enfants, leur mise au rancart professionnelle et trouvent l’énergie de vivre enfin pour elles, de profiter de ce que leur offre la vie. Etre jeune c ‘est dans la tête, certes.
    Personnellement, celles que je connais rament pas mal. Elevent encore seules ces grands enfants qui ne sont pas tous indépendants, loin de là, se perdent dans des relations amoureuses foireuses ( quand elles trouvent seulement des hommes de leur âge intéressés par les femmes de plus de quarante ans), retournent chez leurs vieux parents parce que divorcées ou veuves…
    Alors je veux bien croire à ce phénomène, sans doute plus urbain que ce qui se passe dans ma campagne. Je ne veux pas plomber l’ ambiance, mais ces Quinquados sont si loin de ce que je vis….

    • M.

      Christelle tu sais quoi ? j’essaie d’être positive car ce n’est drôle pour personne, mais si le verre est à moitié vide c’est qu’il peut être aussi à moitié plein. Donc haut les coeurs, et ne pense pas qu’on est mieux loties à la capitale. On fait comme tout le monde, on donne le change, on tente un sourire, et parfois ça marche. Courage sister.
      Pardon pour ce ton familier qui ne me ressemble pas, mais je le sentais de l’exprimer comme ça; Je comprends tellement bien.

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